Hyper. Juste assez.
Être hypersensible, pour moi, c’est vivre le monde sans filtre.
C’est ressentir chaque émotion comme une vague immense parfois douce, parfois violente.
C’est avoir le cœur trop grand, les yeux trop ouverts, et la peau un peu fine face à la vie.
C’est un super-pouvoir, oui, mais un super-pouvoir qui blesse autant qu’il émerveille.
Je capte tout.
Les mots, les silences, les respirations entre deux phrases.
Je remarque quand une voix tremble, quand un regard fuit, quand une énergie change.
C’est comme si mon cœur avait des antennes.
Je ressens les autres avant même qu’ils parlent,
et souvent, je ne sais plus faire la différence entre leurs émotions et les miennes.
Alors je me remplis, je déborde, je me fatigue.
L’hypersensibilité, c’est pas un bug, pas un défaut de fabrication.
C’est pas « être trop », c’est juste ressentir plus.
C’est capter l’ambiance d’une pièce avant même qu’un mot soit prononcé.
C’est sentir quand quelqu’un est triste, même s’il me dit que tout va bien.
En fait, c’est un peu comme avoir les émotions en 4D.
Dolby Atmos, sans bouton pause.
J’ai pas juste des hauts et des bas j’ai des sommets et des abysses.
C’est intense. C’est épuisant.
Parfois, j’ai vraiment l’impression d’être une antenne vivante,
qui capte les joies des autres, mais aussi toutes leurs tempêtes.
On m’a souvent dit : « Tu es trop sensible. »
Mais non. Je ne suis pas trop.
Je suis juste assez pour ressentir ce que les autres ignorent.
L’hypersensibilité, c’est pas qu’un tsunami de larmes.
C’est aussi une joie démesurée pour un rien une chanson oubliée, un merci sincère, un coucher de soleil, un regard doux.
C’est un super-pouvoir mal rangé, peut-être,
mais c’est un cœur qui déborde, un cerveau qui analyse tout,
et une peau qui prend les émotions comme des caresses ou des claques.
Oui, parfois c’est fatiguant d’être « hyper ».
Hyper joyeuse, hyper amoureuse, hyper anxieuse, hyper tout et aussi, hyper son contraire.
Je veux parcourir le monde et rester chez moi.
Je veux parler à tout le monde et n’avoir besoin de personne.
Je veux aimer, mais j’ai peur d’être blessée.
C’est un peu comme vivre sur des montagnes russes émotionnelles.
Mais je commence à comprendre que c’est ça, ma manière d’exister.
Parce qu’au fond, dans un monde qui s’anesthésie,
ressentir fort, c’est résister.
C’est une preuve de vie, une force rare, une lumière qu’il faut apprendre à canaliser.
Alors oui, j’ai besoin de calme, de silence, de douceur,
mais j’ai aussi cette capacité rare : vibrer fort,
pleurer devant la beauté, rire pour un rien, aimer sans calculer.
Et même si c’est parfois lourd à porter,
je préfère mille fois ressentir trop que ne plus rien ressentir du tout.
Parce qu’au fond, être hypersensible, c’est être vivant intensément, profondément, follement vivant.
La symphonie des éclairs- Zaho de Sagazan
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