PAPA
Tu rates mon existence.
Tu rates ma lumière, celle qui grandit même dans l’ombre de ton absence.
Tu rates l’enfant que j’étais, les premiers pas, les premières chutes,
et les premiers mots que tu n’as jamais pris le temps d’écouter.
Tu rates l’adolescente en quête de repères,
celle qui aurait tant voulu une main tendue, un regard fier,
quelqu’un pour lui dire : « Je suis là, même de loin. »
Tu rates le moment de me voir grandir, changer, évoluer, apprendre.
Tu rates les silences pleins de sens, les rires que j’aurais aimés partager,
les peurs que j’ai dû affronter seule,
les victoires que j’ai célébrées sans ta personne pour me dire : « Je suis fier de toi. »
Tu rates le plaisir d’entendre mes rêves,
de connaître mes goûts, mes espoirs, mes révoltes,
mon feu intérieur, mon élan,
mon désir de vivre pleinement, malgré le vide que tu laisses.
Tu rates mes voyages, mes aventures, mes amitiés, mes amours.
Tu rates les bras que j’ai ouverts sans jamais te voir venir,
et la confiance que j’offrais, même brisée, même fragile.
Tu rates tout.
Et, comme toujours… tu ne fais rien.
Pas un mot. Pas un pas.
Mais moi, je continue.
Je trace ma route sans ta voix, sans ton regard.
Je deviens ce que tu ne verras jamais :
quelqu’un de libre, de fort,
quelqu’un qui, malgré toi,
a appris à exister sans avoir besoin d’être choisi.
Papaoutai -Stromae
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